ATELIERS

Défendre une thèse philosophique

Francis MARFOGLIA

L’objectif est de faire de la philosophie et non pas seulement d’en écouter. Les apprentis (on appelle apprenti celui qui se forme dans un atelier) doivent identifier une thèse qu’ils aimeraient soutenir et le but des rencontres est de les conduire à y parvenir. Pour cela, il faut maîtriser un certain nombre d’outils logique. Ce pourquoi les séances seront thématisées autour des questions suivantes :

Qu’est-ce qu’une thèse ?
Comment soutenir une thèse sans recourir à la vérification expérimentale et sans s’en remettre à la seule logique mathématique qui ne parle de rien ? (la preuve par la vie)
Qu’est-ce qu’analyser un concept ? (sortir de l’opinion)
Qu’est-ce que mettre la pensée en mouvement ? (oui mais donc)
Qu’est-ce qu’une objection ? (faire obstacle à une thèse)
Qu’est-ce que répondre à une objection ? (sauter l’obstacle)
Qu’est-ce que bien illustrer sa thèse par un exemple ?
Qu’est-ce que mesurer les enjeux d’une thèse ?
Comment soutenir une thèse devant un public ?

Atelier Bernanos

74000 Annecy

12 Séances de 1h*

Vendredi à 19h

Groupe de 7 personnes

Poïésis - Création philosophique

Nathan GIROUD

On croit qu’il faut avoir étudié la philosophie pour en faire. On se trompe. La philosophie n’est pas le fruit d’une étude mais d’une création. Tout philosophe a d’abord créé un concept, après avoir interrogé la nature du réel ou de l’expérience humaine. Ainsi, les concepts d’ « état de nature », d’ « inconscient », de « médiété », ont été composés dans le but de solutionner des problèmes bien circonscrits. La « médiété », précisément, désigne chez Aristote la vertu par le juste milieu ou la tempérence, à l’inverse de toutes les attitudes excessives qui nuisent à l’équilibre de la cité. Il y a la médiété de l’homme généreux qui doit éviter les deux excès contraires : être dispendieux ou avare.

Mais encore, les philosophes ont aussi créé des personnages conceptuels, qui semblaient adopter une attitude à-propos pour leur époque, que ce soit par la figure du juge, du philosophe-médecin ou du législateur.

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Cet atelier de création philosophique vous invite donc à venir partager les grandes questions de notre époque qu’il vous semble urgent de solutionner, en y apportant votre contribution : créer un texte qui déploie un concept ou un personnage à valeur d’exemple. Car l’atelier réfléchira aussi à la forme littéraire que doit prendre le discours en philosophie et à son efficacité : traité, dialogues, aphorismes, apologues, sentences, mythes, etc. sont autant de supports qui peuvent servir notre pensée. L’enjeu est de taille : en lieu et place de l’indifférence et de l’individualisme modernes, de l’absence de toute référence au bien commun, du relativisme triomphant de nos démocraties libérales, de l’abandon de l’agora par les intellectuels, de l’hyperspécialisation universitaire, de l’excès de sensationnel et de spectacle dans le débat public, il nous faut trouver les moyens de réintroduire la philosophie au centre de la cité pour donner à penser ; et, pour cela, quoi de mieux que de créer des concepts adaptés, d’inventer des personnages phares en adéquation avec les problèmes de notre temps afin que tout le monde puisse s’y identifier et y répondre. Chaque participant pourra donc mettre son activité de création philosophique à profit pour composer son propre texte, le lire, le partager, le mettre en commun lors de séances de lectures publiques.

Atelier Bernanos

74000 Annecy

12 Séances de 1h*

Vendredi à 19h

Groupe de 7 personnes

« Qu’est-ce que cheminer ? »

Sébastien BIANCHINI

Jamais on ne s’est autant vu proposer d’être guidé dans notre existence, d’être aidé à en découvrir le but et la manière de l’atteindre. En témoigne l’explosion du marché des livres et des services (de développement personnel notamment) promettant à chacun de pouvoir « trouver son chemin de vie ». Jamais pourtant, selon le philosophe Charles Taylor, les individus du monde occidental ne se sont à ce point sentis désorientés ; jamais ils n’ont tant été en quête d’eux-mêmes et du sens de leur existence, ni tant souffert de cette recherche.

Qu’en conclure ? A l’évidence, les marchands de sens – ésotéristes de toutes sortes, coaches de vie et autres partisans de « psychologie positive » – n’ont pas tenu leurs promesses, toutes leurs recettes n’ayant débouché que sur le maintien général du sentiment d’errance. Et sans doute n’est-ce pas le moindre tort de ces prétendus spécialistes, que de ne pas avoir pris le temps d’interroger le sens de ce mot de cheminement qu’ils emploient à tout-va.

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Contre de tels échecs et lacunes, c’est à tâcher de penser avec soin la notion de cheminement que se destine cet atelier philosophique qui, après une conférence introductive, aura lieu au rythme d’une séance par mois. Nourrie par les expériences et la pensée des participants qui en seront les principaux acteurs, chaque séance sera l’occasion de réfléchir collectivement aux images associées à l’expression fondamentale de « chemin de vie » (la voie royale, le sentier battu, l’ornière, la croisée des chemins, la pérégrination, le jalon, le détour…), avec cet objectif d’en dégager le sens véritable et profond. De ces temps d’échanges, on pourra espérer tirer les règles d’un art capital : celui de trouver les voies d’une existence aussi authentique que possible.